"Sonnet 132" de William Shakespeare



J’aime tes yeux, et eux, comme s’ils sympathisaient avec moi, en voyant ton cœur m’accabler de dédains, ils ont pris le noir, et, sous ce deuil adorable, ils jettent sur ma peine leur joli regard attendri.

Et vraiment le rayon de soleil du matin ne sied pas mieux aux joues grises de l’Orient, et l’astre épanoui, qui annonce le soir, ne donne pas autant d’éclat à l’austère couchant

Que ces deux yeux en deuil à ton visage. Oh ! puisse ton cœur aussi se mettre en deuil pour moi, puisque le deuil te va si bien ! Et puisse la pitié te parer tout entière !

Alors je jurerai qu’il n’y a de beauté que la brune, et qu’elles sont toutes laides celles qui n’ont pas ton teint.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

"A Londres au crépuscule" de Francis Etienne Sicard (2011)

"Amitié Fidèle" de Nicolas Boileau (1654)

"Parlez-nous de la mort ..." de Khalil Gibran (1923)