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Affichage des articles du décembre, 2017

"A Londres au crépuscule" de Francis Etienne Sicard (2011)

Les rues en diamants et leur soyeux pavage, Comme des serpentins lâchés des toits obscurs, Glissent, de pas en pas, le long de mers de murs, Tapissés du soleil de vitrine en voyage. Un bus à impériale et son rouge ramage Croise une limousine aux fourreaux de noirs purs, L’un éteignant le jour et ses rêves d’azurs, L’autre incendiant la nuit d’une ivresse volage. La Tamise soudain se pare de colliers, Et Big Ben se maquille à l’or de ses aiguilles, Chuchotant des dîners, fards des joailliers. La magicienne alors entre de scène en scène Soulevant les rideaux dont les tons de charmilles Font frissonner la ville aux plaisirs des mécènes.

"Je t'aime" de Paul Eluard (1951)

Je t'aime pour toutes les femmes que je n'ai pas connues Je t'aime pour tous les temps où je n'ai pas vécu Pour l'odeur du grand large et l'odeur du pain chaud Pour la neige qui fond pour les premières fleurs Pour les animaux purs que l'homme n'effraie pas Je t'aime pour aimer Je t'aime pour toutes les femmes que je n'aime pas Qui me reflète sinon toi-même je me vois si peu Sans toi je ne vois rien qu'une étendue déserte Entre autrefois et aujourd'hui Il y a eu toutes ces morts que j'ai franchies sur de la paille Je n'ai pas pu percer le mur de mon miroir Il m'a fallu apprendre mot par mot la vie Comme on oublie Je t'aime pour ta sagesse qui n'est pas la mienne Pour la santé Je t'aime contre tout ce qui n'est qu'illusion Pour ce coeur immortel que je ne détiens pas Tu crois être le doute et tu n'es que raison Tu es le grand soleil qui me monte à la tête Quand je suis sûr de